Organizan concierto-tributo a Ian Curtis


Paul Bignell
The Independent
Periódico La Jornada
Martes 27 de abril de 2010, p. 8
Cuando Ian Curtis, el malogrado vocalista de Joy Division, bajó del escenario por última vez, un 25 de abril de hace 30 años, era un icono de culto, a punto de alcanzar el éxito en el mundo musical dominante. Al suicidarse, a la edad de 23 años, su lugar en el panteón de las estrellas atormentadas del rock quedó asegurado. Desde entonces decenas de jóvenes intensos, de más de una generación, se han sumergido en su desolada herencia.

Para marcar el aniversario de su muerte, Peter Hook, bajista de aquel grupo, tocará en vivo el 18 de mayo el álbum Unknown Pleasures, con el que debutó Joy Division, con su banda The Light, en su nuevo club FAC251 de Manchester. En un apropiado tributo, dos de los vocalistas que cantarán como Ian Curtis el mes próximo lo remplazaban cuando estaba demasiado enfermo para tocar, hace tres décadas.

Entrevistado por The Independent on Sunday en su casa de Manchester, este fin de semana, Hook evocó recuerdos de su amigo y compañero de banda. Entre lo más triste que he tenido que vivir es no haber tenido la experiencia ni el conocimiento para enfrentar lo que Ian estaba pasando. Ninguno de nosotros los tenía.

Evocador y agorero del rock

Acosado por la depresión y ataques epilépticos, Curtis, nacido en Macclesfield, proyectaba una imagen inestable y tímida. Sin embargo, su sombría voz de barítono, combinada con la imaginería poética de la muerte, el aislamiento y la decadencia urbana de sus letras, lo convirtieron en icono, que evocaba a Jim Morrison y presagiaba a Kurt Cobain en la historia de los astros del rock condenados por el destino.

Ian tenía mucha más responsabilidad que el resto de nosotros, era el único que tenía un bebé y el único casado, señaló Hook, hoy de 54 años.

“Estaba en un lugar distinto como ser humano. No conozco los detalles íntimos de lo que ocurrió… en cierta forma uno desearía haberlos sabido porque se sentiría cercano. Uno quisiera esa intimidad.”

Pese a que sólo grabaron dos álbumes –uno antes de la muerte de Curtis y otro en forma póstuma–, los cuales tuvieron éxito menor, de culto, el legado de Joy Division y de su enigmático vocalista se ha multiplicado en las tres décadas pasadas y ha conducido a incontables documentales, películas, libros y bandas imitadoras. Su influencia se aprecia en grupos como U2, Editors, Interpol, Franz Ferdinand y Radiohead, por nombrar algunos.

Encrucijada del génesis

De las cenizas de Joy Division se elevó el sonido electrónico de New Order, formado por los miembros restantes de la banda, y Acid House en la década de 1980, que floreció en el club nocturno Hacienda y en el sonido Manchester de principios de la década de 1990. De esa encrucijada nacieron también Oasis y otras bandas pop británicas.

Es tal el estatus sagrado de la banda, que Hook, pese a ser miembro fundador, ha sido criticado por montar el espectáculo sin los otros dos integrantes. No ha hablado con Bernard Sumner o Stephen Morris, con quienes formó New Order tras la muerte de Curtis, desde que tuvieron una agria ruptura, en 2007. “Resulta difícil –comentó– porque no tengo relación con Bernard ni Steve, lo cual es triste. Pero, ¿por eso se supone que no haga nada?”

Su último recuerdo de Curtis es alegre, pese a lamentar la promesa incumplida de la banda: “Era un viernes en la noche, y después del ensayo lo llevé a su casa. Íbamos bailando en el coche, con la idea y la emoción de ir a Estados Unidos (para su primera gira a ese país). Golpeábamos el tablero, gritando ‘¡vamos a Estados Unidos!’” A la mañana siguiente, Curtis fue encontrado por su esposa, Deborah, colgado en su cocina.

El concierto del día 18 será, en parte, a beneficio de Mind, organización filantrópica dedicada a la salud mental. “Cuando uno empieza a ver las estadísticas de depresión en varones jóvenes, advierte que es muy alta y crece cada día más –explicó Hook–. Siempre hay un indicio de rabia con uno mismo por no haber podido resolver los problemas que Ian tenía.”

© The Independent

Traducción: Jorge Anaya

http://www.jornada.unam.mx/2010/04/27/index.php?section=espectaculos&article=a08n1esp

Poema para una muñeca rusa - Marguerite Yourcenar

S o y
E l rey,
A z u l v o y
Negra mi ley.

¤¤¤¤¤

Yo soy el gran Moro
(Rival de Petrouchka)
La noche fue mi troica
Y el sol mi balón de oro.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

De las tinieblas, el rellano;
Del aire respirante, el rocío;
Un soplo oscila en mi cuerpo vacío.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

Soy muy resignado porque soy muy sabio.
No desdeñen mi tez negra o mi abierto labio:
Soy como ustedes un juguete en la enorme mano

Máscara de la noche

...
Yo siento que esa tarde me está viendo, que esa serendiad me está viendo
Que el momento de la creación me está viendo en este instante doloroso de sosiego en mí mismo
¡Creación que estás viéndome, cobra forma de mujer y bésame los ojos
Acaricia mis cabellos, canta una canción para hacerme dormir!

Eres tú, sí, máscara de la noche, con tu carne rosada
Con tus largos chales campestres y tus cánticos
¡Eres tú, sí! Oigo a tus faunos puntillando las aguas con sonidos de flautas
En largas escalas cromáticas, fragantes...

...
¿Por qué no vienes, noche? ¿por qué no adormeces tu manto
Por qué no te evaporas, espectro, en ese perfume tierno de rosas?
Deja que la tarde envuelva eternamente el rostro de los dioses
¡Noche, dolorosa noche, tú eres el presentimiento
Sólo tú conoces y acoges todos mis pensamientos
Tu cielo, tu luz, tu calma
Son la palabra de la muerte y del sueño en mí!

Vinicio de Moraes

La fin de Satan

Depuis quatre mille ans il tombait dans l'abîme

Il n'avait pas encor pu saisir une cime,
Ni
lever une fois son front démesuré.
Il s'enfonçait dans l'ombre et la brume, effaré,
Seul, et derrière lui, dans les nuits éternelles,
Tombaient plus lentement les plumes de ses ailes.
Il tombait foudroyé, morne silencieux,
Triste, la
bouche ouverte et les pieds vers les cieux,
L'
horreur du gouffre empreinte à sa face livide.
Il cria : - Mort! - les poings tendus vers l'ombre vide.
Ce
mot plus tard fut homme et s'appela Caïn.
Il tombait. Tout à coup un roc heurta sa main;
Il l'étreignit, ainsi qu'un mort étreint sa tombe,
Et s'arrêta.
Quelqu'un, d'en haut, lui cria : - Tombe!
Les
soleils s'éteindront autour de toi, maudit! -
Et la voix dans l'horreur immense se perdit.
Et, pâle, il regarda vers l'éternelle aurore.
Les
soleils étaient loin, mais ils brillaient encore.
Satan dressa la tête et dit, levant le bras :
- Tu
mens! - Ce mot plus tard fut l'âme de Judas.
Pareil aux dieux d'airain debout sur leurs pilastres,
Il attendit mille ans, l'oeil fixé sur les astres.
Les
soleils étaient loin, mais ils brillaient toujours.
La
foudre alors gronda dans les cieux froids et sourds.
Satan rit, et cracha du côté du tonnerre.
L'
immensité, qu'emplit l'ombre visionnaire,
Frissonna. Ce crachat fut plus tard Barabbas.
Un
souffle qui passait le fit tomber plus bas.II
La
chute du damné recommença. - Terrible,
Sombre,
et piqué de trous lumineux comme un crible,
Le
ciel plein de soleils s'éloignait, la clarté
Tremblait, et dans la nuit le grand précipité,
Nu, sinistre, et tiré par le poids de son crime,
Tombait, et, comme un coin, sa tête ouvrait l'abîme.
Plus
bas! plus bas! toujours plus bas! Tout à présent
Le
fuyait; pas d'obstacle à saisir en passant,
Pas un mont, pas un roc croulant, pas une pierre,
Rien, l'ombre, et d'épouvante il ferma sa paupière.
Quand il rouvrit les yeux, trois soleils seulement
Brillaient, et l'ombre avait rongé le firmament.
Tous les autres soleils étaient morts.III
Une
roche
Sortait du noir brouillard comme un bras qui s'approche.
Il la prit, et ses pieds touchèrent des sommets.Alors l'être effrayant qui s'appelle Jamais
Songea. Son front tomba dans ses mains criminelles.
Les
trois soleils, de loin, ainsi que trois prunelles,
Le
regardaient, et lui ne les regardait pas.
L'
espace ressemblait aux plaines d'ici-bas,
Le
soir, quand l'horizon qui tressaille et recule,
Noircit sous les yeux blancs du spectre crépuscule.
De
longs rayons rampaient aux pieds du grand banni.
Derrière lui son ombre emplissait l'infini.
Les
cimes du chaos se confondaient entre elles.
Tout à coup il se vit pousser d'horribles ailes;
Il se vit devenir monstre, et que l'ange en lui
Mourait, et le rebelle en sentit quelque ennui.
Il laissa son épaule, autrefois lumineuse,
Frémir au froid hideux de l'aile membraneuse,
Et croisant ses deux bras, et relevant son front,
Ce
bandit, comme s'il grandissait sous l'affront,
Seul dans ces profondeurs que la ruine encombre,
Regarda fixement la caverne de l'ombre.
Les
ténèbres sans bruit croissaient dans le néant.
L'
opaque obscurité fermait le ciel béant;
Et, faisant, au-delà du dernier promontoire,
Une triple
fêlure à cette vitre noire,
Les
trois soleils mêlaient leurs trois rayonnements.
Après quelque combat dans les hauts firmaments,
D'un
char de feu brisé l'on eût dit les trois roues.
Les
monts hors du brouillard sortaient comme des proues.
Eh bien,
cria Satan, soit! Je puis encor voir!
Il aura le ciel bleu, moi j'aurai le ciel noir.
Croit-il pas que j'irai sangloter à sa porte?
Je le hais. Trois soleils suffisent. Que m'importe!
Je hais le jour, l'azur, le rayon, le parfum! -Soudain, il tressaillit; il n'en restait plus qu'un.IV
L'
abîme s'effaçait. Rien n'avait plus de forme.
L'
obscurité semblait gonfler sa vague énorme.
C'
était on ne sait quoi de submergé; c'était
Ce
qui n'est plus, ce qui s'en va, ce qui se tait;
Et l'on n'aurait pu dire, en cette horreur profonde,
Si ce reste
effrayant d'un mystère ou d'un monde,
Pareil au brouillard vague le songe s'enfuit,
S'
appelait le naufrage ou s'appelait la nuit;
Et l'archange sentit qu'il devenait fantôme.
Il dit : - Enfer! - Ce mot plus tard créa Sodome.Et la voix répéta lentement sur son front :
-
Maudit! autour de toi les astres s'éteindront. -Et déjà le soleil n'était plus qu'une étoile.V
Et tout disparaissait par degrés sous un voile.
L'
archange alors frémit; Satan eut le frisson.
Vers l'astre qui tremblait, livide, à l'horizon,
Il s'élança, sautant d'un faîte à l'autre faîte.
Puis, quoiqu'il eût horreur des ailes de la bête,
Quoique ce fût pour lui l'habit de la prison,
Comme un oiseau qui va de buisson en buisson,
Hideux, il prit son vol de montagne en montagne,
Et ce forçat se mit à courir dans ce bagne.Il courait, il volait, il criait : - Astre d'or!
Frère! attends-moi! j'accours! ne t'éteins pas encor!

El poema íntegro de
Victor Hugo aquí:

(en las cumbres del malditismo francés)